En ce jour de fête des mères françaises, je me demande : suis-je maman ou prof d'abord ?
Le matin je me lève, je suis mamaaaaaan et on enchaîne le bibi, le petit déjeuner... (où est-ce que j'ai mis les corrections des 3èmes?)...On s'habille, on prépare les pique-niques ( que je n'oublie pas les photocopies des 4tb) et on démarre ( comment aborder le thème suivant en 5ème ? J'aurais dû plus préparer) un petit bisou et à ce soir ( combien ils sont en 4tb ? Oh zut.. Le dvd pour les 5èmes)
J'arrive au boulot, direction photocopieuses et café (il avait sa tutute le petit ?) je vérifie mes cours ( que je n'oublie pas de prendre rv chez le pédiatre), je discute avec des collègues (comment elle fait avec 3 gosses ? Zut y a plus de compotine , faudra que j'aille les chercher le midi) je prends mon rang ( ses chaussures deviennent trop petites, c'est bientôt les soldes)... Ect...
Être maman prof c'est être toujours maman et prof, jamais l'un sans l'autre, ni divisée ni séparée juste débordée...
Et tout au fond de nous un peu maman de tous ces élèves pour qui nous nous inquietons toujours plus qu'eux-mêmes !!!
En ce jour de fête des mères je pense aussi à mes élèves qui sont déjà mamans et qui triment dur pour s'en sortir.. La société est sans pitié pour elles et le monde scolaire souvent inadapté mais elles continuent à venir au cours.. Même si le petit n'a pas dormi, et que parfois elles-mêmes s'écroulent endormies en pleine interro.ces mères encore enfants n'ont pas le temps de rire mais parfois elles pleurent, elles s'accrochent mais parfois elles décrochent... en classe pcq c'est la crèche, encore.... Je les revois parfois des années plus tard, avec ou sans leur diplôme et elles sont toujours aussi fortes car elles savent qu'elles doivent être fortes pour 2! Elles ont toute mon admiration et je voudrais qu'il existe un organisme spécialisé pour les aider car nous, pauvres petits profs, sommes démunis... Je n'aime pas cette impression que la société veut les punir pour une quelconque connerie de morale bien pensante car si nous sommes censés construire la société de demain, c'est sans doute par ces jeunes filles qu'il faudrait commencer.