mardi 30 juin 2015

Les recours

Bordeeeeel ...je haiiiiis les recours !!! La pire idée possible: rendre l'école démocratique en laissant les élèves faire appel aux décisions du conseil de classe ...sur papier, au pays des bisounours , une justice plus équitable pour les pauvres élèves incompris...dans la réalité, nos chers ados , toujours prompts à saisir les rouages du système réclament une réussite avec 7 échecs pcq le chat de leur grand mère a une pneumonie.

Petit florilège des pires excuses pour un recours, tout est absolument 100% véridique  :

- Mes parents ont divorcé, mon père a pris les mauvais cartons lors du déménagement et comme je ne veux plus le voir , lui et sa nouvelle amie, je n'ai plus de cours..

- Rhume des foins, j'ai dû prendre des médicaments anti allergiques qui m'assomaient complètement ( par contre il a raté aucun entraînement de foot, c'est pas dehors le foot ?)

- Nous sommes en faillite depuis mars et mon fils s'inquiète beaucoup pour nos problèmes d'argent, du coup il n'a pas su étudier ( vais je devoir vendre ma BMW toute neuve ou pas ? C'est sûr , c'est perturbant !!!)

- J'étais en prison au mois de mai et c'est pas facile d'étudier là bas...

- Ma famille vit en Irak, je me suis fort inquiété pour leur vie là bas depuis la guerre et je n'arrivais pas à les joindre donc je suis resté toutes les nuits de la semaine d'examen au call center à essayer de les appeler ( en fumant des joints et en vidant quelques bouteilles au passage)

Et pour aider les élèves , voici les 4 règles à respecter pour introduire un bon recours:
1  si tu as remis ta lettre de recours à la bonne personne,
2 si on.arrive à la lire sans avoir besoin de la réentendre oralement plusieurs fois pour en.saisir le sens,
3 si tu m'insultes aucun prof ( quelle bonne idée pour demander une faveur exceptionnelle) 
4 si t'as une vraie bonne excuse qui n'inclut ni chat, ni grand parents, ni phobie/ dépression/ allergie scolaire ( fake !!!) ...

Et voici quelques excuses qui ont vraiment modifié l'avis du conseil de classe :

- Une fausse couche ( avec certificats médicaux)
- Une méningite avec handicap à vie.
- Un mois comme sdf car parents indignes connus de longue date qui l'ont mis dehors à ses 18 ans.
- une soeur atteinte de leucémie morte pendant les examens

Bref des décisions exceptionnelles pour des cas exceptionnels. Arrêtez de prendre vos rêves pour des réalités et prenez vos responsabilités !!!


L'école vide

Une école vide, une impression étrange, un désespoir
Je les entends encore marcher et parler dans le couloir
Ils sont là comme un bruit de fond en accouphène
Une école vide, une cour tranquille avec un chêne
Et tout au fond ce ballon emporté par le vent
Et je les vois à nouveau courir derrière en riant
Une école vide, une classe vide aux chaises retournées
Et sur le tableau , la moindre trace de craie est effacée
Pourtant j'entends déjà le bruit des chaises à la rentrée.
Leur voix , leurs questions et leur chahut généralisé
tout ce que j'ai pu entendre tout ce temps,
Ma voix qui y résonne depuis déjà 10 ans !
Et en septembre tout recommencera
Car tout ce vide se remplira..

Les méritants

Encore une fois, certains me reprochent de ne plus croire en mes élèves et de ne pas les aimer vu comment je les traite ici...alors j'ai eu envie ce matin de parler des réussites de certains élèves, ceux qui donnent envie de travailler et qui voient en l'école une vraie chance plutôt qu'une prison:

- Il y a miss A: une de mes élèves africaine est maman d'un petit garçon de 18 mois qui a beaucoup de problèmes de santé, elle vit avec le strict minimum et a dû déménager 15 jours avant les examens. Elle ne parlait pas français avant la naissance du petit et n'a plus aucun contact avec sa famille. Elle a réussi , tous ses cours et même ses stages . Tous les profs attendaient ses résultats, même ceux qui ne l'avaient que l'année dernière ou l'année prochaine car on veut tous la voir réussir.

- Miss M: une jeune fille atteinte d'une maladie génétique rare qui l'oblige à se déplacer en chaise roulante a terminé ses études et envisage une formation supérieure.

-Mister t: a fait de la prison en 4ème, c'est même moi qui lui apportait ses devoirs au parloir. Il vient de recevoir son diplôme et veut entamer des études d'éducateur.

- Les frères G: deux petits voyous qu'on a récupéré en dernière chance qui ont fini premiers de Belgique à un concours de soudure.

- Miss R: jeune fille musulmane voilée peu soutenue dans ses études qui vient de réussir son diplôme de puericultrice et a su convaincre ses parents de la laisser travailler dans sa crèche de stage qui voulait l'engager, sans foulard ( même si perso, je m en fous du foulard, sa passion a poussé ses parents à la laisser faire et c'est un petit miracle )

Je suis dure, mauvaise,rancunière et sarcastique avec tous les glandeurs de mes classes mais même eux savent qu'ils peuvent compter sur moi. Et ma franchise et mon détachement les les aident bien plus que toute cette psychologisation à deux balles. J'aime mon boulot et mes élèves même si en ce dernier jour de l'année, je ne peux plus les voir en peinture !!! Mais ne vous inquiétez pas, c'est totalement réciproque lol

dimanche 21 juin 2015

Nourrir mon fils

Et donc pendant qu'ils travaillent , mes deux hommes si délicats, je prépare la tambouille ...mais attention nourrir mon fils est une science exacte, que seuls quelques experts maitrisent ..et on apprend tous les jours !!! 10 règles absolues à suivre:

1 les allergies ( interdiction absolue) : lait ( lactose, lait, lactate,...) , conservateurs, concentrés de fruits,...

2 les intolérances:(en petite quantité): gluten, orange et agrumes, champignons, noix....

3 le sucre est à doser avec parcimonie car une surconsommation même légère entraîne un comportement hystérique et incontrolable.

4 les acides ( tomate, pommes, fruits rouges) doivent être compensés par des neutres ( banane, pain, patates ) sinon son reflux revient et oesophagite et bronchite et insomnies...

5 la texture: il mange de tout mais pas n'importe comment ...car il refuse certaines textures: riz ok/ risotto non, pâtes ok/ spaghettis coupés non, ...pas de sauce sur la viande, jamais !!!

6 la chaleur: mon fils aime le cru, le tiède, le chaud un peu froid plutôt que le froid un peu chaud ( si si y a une différence)...la seule chose froide tolerée sont les glaces !!!

7 les épices: pas d'herbes de provence, c'est sale, pas de noix de muscade, c'est beurk, pas d'ail ça sent...

8 le matériel: y a SON assiette, SA tasse, SES couverts ,...

9le temps: avant 18h c'est pas l'heure , après 19h c'est plus l'heure...

10 et bien sûr quand maman a tout préparé selon les règles , dire qu'on a plus faim ou qu'on a pas envie pcq les aspies ne sont pas des enfants comme les autres, mais comme les autres ce sont des enfants...

Réconforter une maman aspie

Face aux défis que l'on rencontre avec son enfant aux besoins particuliers,  on est souvent entourés par des gens sincères qui vous témoignent leur affection mais de manière souvent maladroite...alors voici les 5 phrases à ne pas dire dans ces cas-là mais que tout le monde dit quand même:

1 Ne t'inquiète pas, ça va aller: vous n'en savez rien du tout, moi non plus, personne ne sait si ça va aller et c'est pour cela que l'on s'inquiète...c'est pour cela qu'on parle de handicap ...

2 il finira bien par s'habituer, s'adapter,...: justement , certains enfants sont incapables de s'adapter, c'est nous qui devons trouver le moyen d'adapter les choses et ce n'est pas toujours possible...

3 Ne stresse pas : si je savais m'arrêter de stresser, je ne stresserai pas ,si vous savez comment faire ça , montrez moi...

4 tu vas lui communiquer ton stress: vu le point 3, je culpabilise maintenant 2 fois plus puisque si ça ne va pas, ce sera de ma faute et à mon stress...et si j'arrivais à communiquer quelque chose à mon fils, je serais contente ...

5 Mon fils/ ma fille aussi a eu difficile et maintenant ça va: oui mais s ils ne souffrent pas du même syndrôme que mon fils, ça ne m'aide pas beaucoup...au contraire, c'est pire, je vois que les autres y arrivent alors que ce ne sera peut être jamais le cas pour mon fils...

Alors que dire à une maman en difficulté ?  Tu fais de ton mieux, c'est un moment difficile mais il a de la chance qu'on le soutienne, une mauvaise journée ne fait pas de toi une mauvaise maman, aie confiance en lui, il va trouver la force en lui même si ça prendra plus de temps, il a de la chance de t'avoir, on a de la chance de le connaître car malgré ses difficultés, il a tant de qualités, tu fais du super boulot,...et surtout tu as le droit de craquer, pleurer, te laisser aller car on ne peut pas être courageuse tout le temps !!!

À diffuser largement pour aider toutes ces mamans et ceux qui veulent les réconforter..

samedi 20 juin 2015

10 phrases que tout professeur devrait entendre

Les 10  phrases que j'aurais voulu entendre durant ma première année de carrière :

1Ce n'est ni une vocation ni un don inné, c'est un métier et un mode de vie.

2 Les élèves sont juste des élèves , ils ralent même en vidéo, ils ne sont jamais motivés sauf si tu fais cours de sieste, et ils n'étudient ni ne remettent leurs devoirs même si t'es la meilleure prof du monde.

3 il y a des mauvaises classes comme il y a des mauvais profs, l'un n'implique pas l'autre.

4 Personne ne veut faire ton job donc tu as le droit de profiter de tes vacances, de glander certains jours et même de t'en vanter. Les autres ont voiture de société, lunch offert ou primes de vente, nous on a des congés na !!!

5L'autorité ou savoir enseigner, ce n'est pas un truc "que t'as ou pas"...par contre, chacun doit trouver sa manière de faire et on est meilleurs avec certaines catégories d'élèves que d'autres.

6 Certains cours cartonneront dans certaines classes et feront un bide dans d'autres seln la dynamique de la classe, le moment où tu donnes cours, la météo extérieure, ta propre humeur..ect...

7 Être prof, c'est éduquer les enfants des autres ...parfois au détriment des siens.

8 Nous ne sommes pas chirurgiens cardiaques donc personne ne meurt pour une mauvaise préparation ou une journée merdique...ils s'en remettront et vous aussi.

9 On a le droit d'être crevés , au bout du rouleau et dégoutés même si on a donné que 4h de cours...

10 Tout le monde a un avis sur l'enseignement, les profs, la pédagogie parfaite, même nous les profs mais dans la réalité, on fait juste avec ce qu'on a et du mieux qu'on peut ...

Si j'avais su tout cela, je n'aurais jamais fait de Burn out...donc à partager sans modération.

mercredi 17 juin 2015

Maman aspie

Devenir maman, c'est avoir la tête pleine de rêves : rêver de lui, de soi, de nous, de celle qu'on était, de celle qu'on sera, de l'avenir qui grandit en nous, du passé qui s'éfface, du présent , de la grâce...
Il sera Roi, prince, champion, concertiste mais surtout il sera un peu de moi,un peu de toi,  un peu de nous...

Vient la naisssance, la délivrance, l'amour infini et déjà cette première minuscule intuition, quelque chose cloche...On se sermonne, on se raisonne, on accuse les hormones, on s'en veut de ne pas le trouver parfaitement parfait...

Première nuit, il est 2h du matin, il pleure....
Il ne veut pas de calins, il ne veut pas mon sein, il ne veut rien, il ne veut pas de moi, il ne veut pas de lui...rien ne se passe comme cela devrait ! ?..Est-ce que c'est moi le problème  ?
J'appelle, on vient...on me sermonne, on me rassure, on le plaque contre moi en cododo, il se raidit, je veux le remettre dans son lit, elles me lancent ce regard qui m'accompagnera désormais partout, elles s'en vont. Je le redépose dans son lit, je ne le touche presque plus, je lui parle , doucement, de moi, de lui, de son papa, de la vie, du monde, ...il ne pleure plus, il m'écoute, si je m'arrête, il chouine...il se rendormira 3h de monologues  plus tard ...ce rituel recommencera toutes les nuits pendant 15 mois...

Je dois apprendre à le toucher, à le réconforter, à l'apprivoiser , mon petit chat sauvage...Cela me prendra des jours, des semaines, des années, ...Chaque jour, il m'apprend encore. Ce n'est pas naturel, ni pour lui ni pour moi...

Le lendemain, le surlendemain, des visites, beaucoup de visites...On est gâtés, au centre de la fête...il est magnifique, c'est vrai qu'il est beau, il ressemble déjà à un petit garçon, il ne veut pas être petit, il veut grandir, toujours trop vite...Moi je ne ressemble à rien, en vrac, perdue, inquiète mais je donne le change, je souris, je ne réponds pas aux questions, les réponses ne semblent fausses...

La journée non plus, il ne dort pas beaucoup, il gémit face à la lumière, il déteste le bruit, la chaleur, son pijama jaune. Aujourd'hui encore il déteste le monde, le bruit, les lumièrres artificielles et ..le jaune !

C'est mon petit chat sauvage : il est heureux dehors, dans la nature, libre de courir et de découvrir, loin des contraintes sociales ou culturelles. Il dépérit dès qu'il est enfermé, attaché, entravé, obligé, retenu... Je voudrais lui rendre sa liberté mais je dois lui apprendre à vivre en société !

On rentre à la maison. Il ne pleure pas, il tremble, de tout son petit corps, pendant des heures...On se dit qu'il a froid mais en fait il a peur...de moi, du chien, de la machine à laver, des voitures, du chat, de l'eau bref de tout...Seul son papa arrive à le calmer, en peau à peau dans le fauteuil pendant des heures. Il ne veut pas de moi pour le réconforter, pour le bercer, pour le rassurer...Je ne me sens pas à la hauteur ! Baby blues me voilà !

La nuit, il ne dort pas ici non plus, il pleure, il mange, il me regarde pendant des heures. On dirait qu'il m'observe, qu'il m'étudie...

On alterne les pédiatres : Madame vous êtes trop ci, trop ça, pas assez ci, pas assez ça bref tout va bien, c'est dans ma tête , il n'a rien...Sauf qu'il ne dort pas, il ne mange pas et mêne des fois, il ne respire pas, il ne veut pas de moi, il pique des colères phénoménales que seul son père peut calmer ...Je ne suis pas mère, je suis personne ...

Le jour de ses 1 an , je pleure beaucoup...12 mois de calvaire, 12 mois que je suis mère et je ne sais toujours pas comment faire. Il se lève, il marche vers moi...Ses premiers pas !

Il me regarde, il sèche mes larmes, il ne comprend pas ...maman ?  T'as de l'eau là?  Oui il parle, déjà très bien, mais surtout sans arrêt...il est comme une radio impossible à éteindre !
Il ne comprend pas mes émotions , quand je suis triste, fachée, exaspérée, fatiguée, il ne voit pas la différence. Les émotions des autres sont un mystère pour lui, il ne sait pas gérer les siennes, elles sont extrêmes, violentes, en dents de scie, c'est comme être en permanence sur des montagnes russes . Ma vie est une montagne russe , un jour c'est l'enfer, un jour, le paradis !

15mois, 6ème pédiatre , enfin un diagnostic pour ses problèmes de sommeil : RGO interne dû à des allergies alimentaires. Il est brûlé de l'intérieur par les reflux acides Il ne se plaignait pas, il ne se plaint jamais quand c'est grave mais de tous petites blessures peuvent le traumatiser. Une source d'inquiétude en plus.

On commence un nouveau régime alimentaire : sans lait, sans gluten, sans acide...c'est un vrai casse tête pour les menus mais ça marche : il dort ...enfin !
Moi aussi je devrais dormir enfin, je n'y arrive plus, mon esprit carbure à du cent à l'heure toute la journée. Je finis par craquer, Burn out !

2 mois à la maison, je m'ennuie, j'épluche doctissimo, les forums, les blogs,...est-il HP ? Hypersensible ? Indigo ? Crystal ? TDAH? Je me perds dans les angoisses des autres . Mon mari coupe internet pour préserver ma santé mentale !

Reprise du boulot, reprise de mon esprit, je me reprends, je me remets à vivre. Je l'observe beaucoup aussi : il est drôle, curieux, attentioné, créatif, passionné et il a un charme fou ...il séduit les autres pour obtenir ce qu'il veut, il charme l'assemblée par des tours de passe-passe dont lui seul a le secret , mais moi je vois les failles derrière ce beau sourire énigmatique, je décèle ses limites derrière ses pirouettes de clown destinées à berner son public, avec moi, ça ne marche pas...et parfois il me déteste pour ça !

Au détour d'un blog ( mon mari m'a quand même remis internet depuis ouf) , une maman parle de son fils asperger...Tout ce qu'elle raconte, me parle , comme un miroir que l'on me tend . Enfin, j'ai compris ! Je devrais être heureuse, maintenant je sais ! Je suis anéantie ! Je sais maintenant, oui je sais que ça ne guérira pas !!!!

Je ne dis rien à personne pendant 3 jours...Je pleure, je lis, je pleure, j'observe, j'analyse, je pleure jusqu'à ce que je n'ai plus de larmes. Je réalise le chemin parcouru et le chemin qu'il me faudra encore parcourir alors je pleure ! J'ai peur aussi, peur de ne pas être assez forte, assez courageuse, j'ai même honte d'avoir peur...Mon fils est autiste ? Non il A un syndrome, il EST mon fils, l'amour de ma vie...

J'ose enfin en parler autour de moi, on ne me croit pas, pas encore, ça viendra...Je pense à consulter car les crises de colères, d'opposition, d'angoisses deviennent ingérables. Le terrible 2 est là. La violence extrême de ses réactions entraîne notre violence . On ne veut pas en arriver là. On a besoin d'aide. Le long chemin du diagnostic s'amorce.

Mon fils apprend autrement, il réfléchit autrement, il grandit autrement mais il est ma fierté car il fournit tant d'efforts pour y arriver. Dans notre vie, chaque petit pas est une victoire , la victoire de l'amour. Je suis une maman aspie, c'est un combat de tous les jours que je découvre chaque jour autrement  mais qui a la meilleure des récompenses :  le bonheur de mon fils !


Pour suivre nos aventures, rendez vous sur facebook  https://m.facebook.com/mamansolidaire 

jeudi 11 juin 2015

Ma pédagogie

Avec les difficultés de mon fils, je lis beaucoup de livres sur les pédagogies différentes.. En tant que prof, l'expérience m'a appris de ne jamais contenter d'une seule méthode mais de combiner les bienfaits de chacune pour en pallier les lacunes: voici donc les principes que j'applique et qui me semblent bien utile :y

1 chaque enfant est différent et apprend différemment. Il faut d'abord l'accepter comme il est et travailler à partir de cela

2 respecter le rythme de l'enfant évite bien problèmes,  de santé, psycho ou autres. Apprenons à connaître leur rythme plutôt que de leur en imposer un

3 tout comportement problématique doit être corrigé le plus tôt possible avant que celui ne devienne une habitude quitte à laisser tomber tout le reste des apprentissages

4 la vie est le meilleur terrain d'apprentissage. La nature est la meilleure plaine de jeu.

5 apprenez leur à être sérieux mais aussi à se marrer avec vous.parfois un bon fou rire est plus efficace qu'un câlin. Montrez leur aussi la beauté et la joie !

J'essaie d'appliquer ces principes du mieux que je peux car ils me correspondent. Chaque maman découvre ainsi les siens dans cette aventure un peu folle qu'est la maternité

À la plage

Une journée à la plage avec mon petit monstre , c'est vraiment crevant, pleins de rebondissements et totalement incongru ...d'abord je sers de mule pour son seau, ses pelles , ses essuies, clapettes,...puis il rouspète parce qu'il ne veut pas retirer ses chaussures , kil a du sable partout, kil doit faire pipi ( je lui ai demandé 10x sur le chemin jusqu'à la derniėre cabine toilette à l'entrée de la plage)..on remonte faire pipi, on redescend sur la plage, je lui arrache ses chaussures et il décide de bouder, il prétend que je suis nulle comme maman et kil va en chercher une autre, il part sur la plage à la recherche de cette super maman vachement plus cool que moi, j'en profite pour bronzer un peu, une maman me le ramène pensant me faire plaisir ( je lui ai dit que sa maman serait triste sans lui...ouais bof vous savez on me le ramène toujours de toute façon...regard choqué), il se décide alors à jouer dans le sable et m'oblige à creuser pour construire son chateau ( papa me manque), quand J'ai fini de creuser, il en a marre et veut voir la mer, on va voir la mer, c'est trop froid, on retourne au chateau de sable, il doit de nouveau faire pipi , on remonte faire pipi, on redescend, il creuse son chateau en visant bien ma tête avec le sable qui vole, on se redispute, il boude, va casser le chateau des autres, je bronze et je fais semblant de rien voir, il revient et demande une glace, on reprend toutes les affaires, on remonte, on mange une glace, il tache ses vêtements, je me fache, je tache mes vêtements, il est mort de rire, on redescend à la plage, on joue à s'enterrer dans le sable, il perd ses chaussures, il est l'heure de quitter la plage, je porte les affaires et mon fils car on ne retrouve pas ses chaussures et kil refuse de marcher pieds nus, une maman crie et nous rapporte ses chaussures, il les avait jetés dans le seau d'un autre gosse, il refuse de les mettre, on se dispute, il hurle tout le chemin jusqu'à la voiture, je passe encore pour la mère de l'année, je croise une maman qui traîne une petite fille dans le même état, on se sourit, c'est la vie...demain on va visiter pcq maman est brûlée et a besoin de reprendre des forces avant la prochaine expédition à la plage

Le temps de vivre

Le temps c'est de l'argent dit-on,  je crois surtout que le temps c'est vivre, être riche des autres... Je préfère prendre mon temps que gagner du temps,  je préfère passer mon temps, quitte à passer mon tour que de courir après le temps qui passe,  passez à côté de la vie,  passez à côté de ma vie... Le temps s'efface mais n'efface rien, ceux qui disent le contraire se sont effacés et ne prennent plus le temps d'appeler. le temps n'a pas de prise quand je suis surprise par la beauté de la vie. Les marques du temps sur le visage ne sont que les traces du temps que j'ai déjà passé sur terre,les marques du temps dans mon âme ne se voient pas mais elles rappellent les marques que l'on veut laisser sur cette terre dans le coeur de nos proches lorsque le temps sera venu de dire adieu .Personne ne sait le temps qu'il nous reste mais tout le monde peut réfléchir avec qui il veut le passer et comment...

Le long chemin du diagnostic

Parfois je doute,  je me dis que je me fais films, que mon fils est différent mais je m'en fais trop puis je vais à sa première fancy fair et la réalité me rattrape... Une demi heure de bruits intenses, de nouvelles personnes et d'excitation suffisent à faire resurgir les symptômes.. L'autisme asperger est un coquin,  il se cache pour mieux se montrer.. Mais je suis fière de mon loulou car il a fait de son mieux... Chaque petit pas est une victoire !

J'ai essayé la normalité,  j'ai essayé d'être comme tout le monde mais ça marche pas... Je vais vivre selon mon rythme, mes envies,et ceux de mon fils tant pis si cela ne plaît pas. ..Je suis plus heureuse comme ça et mon fils aussi. Nous ne serons jamais comme tout le monde,  on nous remarquera toujours,  nous sommes la différence, l'alternative, l'autre et cest ce qui fait notre charme. Il faudra nous aimer comme ça ou passer son chemin !

Plus le rendez-vous avec la pédopsychiatre se rapproche,  plus j'angoisse... Vais-je encore devoir me battre contre ou va-t-on enfin se battre avec moi ? Est-ce la solution de le faire tester, lui poser une étiquette ou dois-je laisser être celui qu'il est et ne pas lui imposer tout cela ? Est-ce je suis cette hystérique de l'utérus qui se fait des films depuis la naissance du petit ou cette mère dont l'instinct ne s'est jamais trompé ? Va-t-on encore m'accuser de tous les pires maux maternels ou me féliciter du chemin parcouru ? Encore 1 mois à se torturer l'esprit avant la grande aventure du diagnostic... Si je ne deviens pas folle d'ici là ?

Coup de gueule

Énorme coup de gueule du mois de juin...ras-le-bol de ce harcèlement continu surtout notre corps !!! Au boulot, ça compte les points et les kilos, les magazines font le tour de tous les régimes plus débiles les uns qu les autres, sur Facebook ,,  on est envahi par des photos de bombasses en bikini qui nous encouragent à leur ressembler .. .. .. foutez nous la paix bordel !!! Même les blogs de maman sont envahis ce sujet ! Non non et non!

Mangez ,, faites vous plaisir ,, vous êtes belles ,, vous bougez avec vos enfants et jetez votre balance ,, définitivement .. .. .. Vous verrez ,, on en meurt pas ,, au contraire on revit ..

Dans les yeux d'un enfant : la plus belle, c'est maman...petite anecdote pour vous dire à quel point on se pourrit la vie avec notre corps : une amie me racontait qu'elle n'emmenait pas ses enfants à la piscine car sinon elle doit se mettre en maillot et elle a peur de leur faire honte avec sa graisse qui déborde de son maillot ( on exagère jamais hein nous les femmes !!). Ça m'a perturbé et la fois suivante à la piscine, j'ai observé les enfants et je me suis demandé : de quoi se rappelleront-ils ? Ils se souviendront du toboggan, du bobo en tombant et des bisous de naman, d'avoir osé nager tout seul et de maman qui est si fière, de maman qui crie de ne pas courir et du paquet chips avec le soda sport que manan leur a préparé pour après...mais notre poids, notre corps, notre graisse, notre cellulite, bien rasée, mal épilée, maquillée, pas maquillée, ils s'en fichent...Donc ne les privons pas de des petits bonheurs pour ces conneries ...

Comptez les bisous plutôt que les points et surtout apprenez à vos enfants qu'en vacances ,, l'important cen'est pas de quoi on a l'air en maillot mais de savoir faire la plus grosse bombe dans l'eau pour éclabousser le brushing de toutes les petasses en 36 fillette ,,  et ça ça demande beaucoup de Nutella pour faire un énorme plouf !!!

L'année du prof

En cette fin d'année (oui le prof compte toujours en années scolaires,  même 10 ans après la retraite,  il dit début d'année pour septembre et fin d'année pour Juin),  j'ai eu envie de résumer à quoi correspond une année scolaire pour des profs de merde belge comme moi ,  réalité si différente de ce que les non-profs s'imaginent :je me doute que c'est différent en F France mais il y a sûrement des similitudes au niveau du ressenti.

Septembre: la course aux attributions ou au poste. Tu passes un mois à stresser sur quelles classes, quelle école,  quel niveau, quel cours tu auras cette année... Pendant ce temps,  tu gères la rentrée de tes propres gosses et essayes de ne pas passer nerfs sur ton conjoint qui doit lui aussi se réhabituer au stress et au manque de temps. Et si t'es temporaire,  tu seras pas payée avant le mois suivant...

octobre: la guerre des horaires. Ma direction met un mois à les faire donc tu donnes cours à des classes que tu ne verras plus et celles que t'auras sont en fourche. Tu pries tous les dieux possibles quand tu reçois ton projet d'horaire qui de toute façon ne correspond pas à ton horaire définitif car ils ont encore oublié les profs d'atelier et doivent tout rechanger...
Parfois tu es payée avant le mois suivant !

Novembre: tu as tes classes, ton horaire et même une semaine de vacances pour préparer enfin ton année. Certains élèves n'ont pas eu ton cours depuis 2 mois et tu rames pour les remotiver.

décembre: 1 semaine révision, 1 semaine examens,  1 semaine conseils de classe,  1 semaine fêtes en famille et 1 semaine préparation de la rentrée...

Janvier: il fait froid, le chauffage est en panne depuis la rentrée,  les parents n'ont plus d'argent certains élèves n'ont plus de fournitures scolaires,  d'eau chaude à la maison ( pas de douches, merci l'odeur),  de nourriture correcte,  de nouveaux élèves débarquent,  renvoyés d'autres écoles et viennent foutre encore plus la merde dans tes classes.

février: le chauffage est réparé y a deux fenêtres cassées dans ta classe donc tu gèles et tu tombes malade à cause des courants d'air... Avec un peu de chance, t'as vraiment la crève juste pour les congés... 1 semaine au lit et c'est reparti... C'est  LE moment de l'année où tu envisages sérieusement ta reconversion.

Mars: Bienvenue en Belgique où il pleut... Tout le temps et surtout DANS ta classe ( travaux du toit prévus depuis 3 ans) .. Les élèves dépriment, les profs aussi... Heureusement c'est aussi la période des stagiaires,  ça fait un peu de repos pour toi et un peu d'animation pour eux..parfois un peu trop mais c'est comme ça qu'on apprend !!!

Avril: un peu de soleil, des conseils de classe de la dernière chance et surtout surtout 2 semaines de congé... Oú tu ne toucheras pas ton cartable car tu ne peut plus voir une copie d'élève sans avoir la nausée... Overdose scolaire totale.

mai: les journées se rallongent,  les jupes se raccourcissent, pleins de jour fériés,  d'excursions,  d'activités,  de formations et toi qui tente bêtement de terminer ton programme...

juin: révisions, examens, corrections,  conseils de classe, recours, assemblée générale de fin d'année... Le mois où tu comptes les jours jusqu'à la délivrance,  t'as presque l'impression d'accoucher en leur donnant leur bulletin tant le travail fut rude...

Juillet: Tu ne veux plus voir un gosse ou un ado à moins de 100m,  même les tiens c'est limite. Tu parles boulot 1 semaine, avant de décrocher puis tu redécouvres le bonheur de vivre sans stress,  angoisse, maux de ventre, hausse de tension... Même ton ulcère se prend des vacances et te laisse tranquille. Tu décompresse et tout le monde te jalouse à mort !!!

août: tout doucement tu dois repenser à la rentree.ton ulcère se rappelle à toi. Tu dois contacter écoles, ministères,  collègues,... Pour te trouver des heures,  un poste,  connaître les chances de retourner à la même école. Tu prépares quelques cours même si tu ne sais pas si tu les donneras un jour ni à qui et prépares les examens de passage si tu en as... Et puis parfois,  dans un coin de ta tête,  tu te dis qu'ils commencent à te manquer ces petits merdeux,  parce que tu as envie de reprendre le cours de ta vie de prof... Et tout recommence en Septembre...

mardi 9 juin 2015

Pourquoi on continue ?

L'autre jour, je relisais mes anciens posts pour alimenter mon blog et je lisais les commentaires sur vos murs quand vous partagez certains de mes statuts. Certains de vos proches s'inquiètent du ton sarcastique de vos derniers partages et une amie demande alors : mais pourquoi tu continues ?

Voilà une question pertinente, n'est-ce pas ? Pourquoi on continue ?

En 10 ans de carrière, on m'a insultée, harcelée, bousculée, frappée, ignorée, humiliée, maltraitée, accusée, blessée, et j'en passe...Si cela venait de mon mari, des centaines d'associations m'exhorteraient à le quitter, qu'il ne changera jamais et que cette relation est déstructrice pour moi... mais comme il s'agit de mon job, le plus beau métier du monde ( hum!), on m'encourage à continuer, à ne pas baisser les bras, à toujours y croire. Pourtant, dans les 10 années à venir, je vais sans aucun doute encore me faire insultée, harcelée, bousculée, frappée, ...bref agressée encore et encore...et vu la génération montante, cela ne va pas s'améliorer...alors pourquoi continuer ?

Je continues parce que être prof, c'est ce que je suis, pas ce que je fait, et que je ne peux pas arrêter d'être qui je suis. J'ai essayé, c'est très ennuyeux d'être quelqu'un d'autre.!
Je continues parce que , malgré tout, je les aime ces petits cons boutonneux et impolis. C'est de l'amour vache, qui clashe dans la gueule, mais c'est de l'amour quand même. Ils me manquent quand je suis en vacances  aussi vite qu'ils m'énervent quand je les retrouve...pourtant je ne peux plus les voir, pourtant j'aime les revoir, des années plus tard, pour voir que j'ai eu raison de garder espoir , même si ce n'est que pour quelques uns..
Je continues parce qu'il n'y a personne d'autre pour prendre ma place, vraiment personne. Les bonnes écoles ont des listes de remplaçants en cas de maladie, nous ils tiennent 3 jours, voire 1h parfois ! Alors il faut bien que quelqu'un le fasse, le sale boulot, parce que la société, c'est comme les voitures, vous pouvez avoir des milliers d'ingénieurs qui vous disent comment elles marchent mais si personne ne met les mains dans le cambouis quand elles sont en pannes, elles n'avanceront plus jamais !!!